La Grande Guerre en Lorraine

 

  La Chute du Fort de Manonviller         27 AOUT 194

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 La garnison

 

La garnison placée sous les ordres d'un chef de bataillon comprenait 

 

            - 2 compagnies (les 9° et 10° du 167° RI) 

          - 1 batterie ½ du 6° R.A P 

              quelques sapeurs du 26ème Bataillon du Génie, des commis d'intendance

           - 1 médecin et 8 infirmiers 

           - 1 groupe de forestiers

           Plus tard elle reçu encore 1 officier et quelques hommes du 11° Hussards qui n'avaient pu regagner nos lignes.

     Soit au total 19 officiers et 750 hommes presque tous d'active.

 

 

Organisation du service et activités à compter du 31 juillet 1914 au soir :

 

  A la réception du télégramme prescrivant la mise en ouvre du dispositif de couverture , le commandant de la garnison fit  réaliser les travaux   dans le fort et éxecuter les réquisitions pour compléter les approvisionnements du temps de paix ( 3 mois de vivres, bétail sur pied etc....)

 

  Le fort fut divisé en 2 secteurs tenus chacun par une compagnie (1 face à la forêt de Parroy au Nord et l'autre au sud) -

 

  Dans chaque compagnie 1 section était de garde et une autre en alerte - les 2 sections au repos assuraient également les travaux et les patrouilles.

  Les artilleurs  avaient à leur charge le service des 6 tourelles d'artillerie et le ravitaillement en munitions.

 

  Les pièces lourdes du fort entrèrent en action dès le 8 Août .Le 9 elles détruisirent  des batteries ennemis installées au nord de St Martin et obligèrent des éléments de la 42ème brigade de cavalerie allemande à battre en retraite.

 

  Le 11 Août, le fort intervient au profit du 2ème bataillon de chasseurs à pied fortement engagé à la lisières est de la forêt de Parroy contre des forces supérieures bien appuyées par l'artillerie.

 

  Le 14 Août l'artillerie du fort appuie l'offensive des 1ère et 2e armées françaises pour la bataille des frontières

 

  Après la bataille de Morhange-Sarrebourg les troupes françaises refluent  par tous les itinéraires et le 23 Août alors qu'il est déà complétement isolé, le fort  canonne une importante colonne du 97° R.I allemand se déplaçant de Croismare sur Marainviller qui est contrainte de se replier.

 

  Durant le siège, les rares pièces encore utilisables  se firent encore entendre épisodiquement , notamment le 25 Août  au plus fort de la contre-offensive française et se turent définitivement le 27 Août 1914 

 

     Le 28 Août 1914 dans  l'Est Républicain  on pouvait lire :

       « « Le bombardement fut épouvantable. Il a duré jusqu'au surlendemain. Le jeudi 27 Août dans l'après-midi,  on entendit nos 75. Une sortie fut décidée. Chacun de nous reçut ses munitions, son argent. On sentait que  ça allait chauffer. Mais le tir des 75 s'éloigna. Les officiers du conseil de défense ont jugé alors que nous serions sacrifiés inutilement. Les Allemands s'étaient avancés jusqu'aux fils de fer. Leur parlementaire  promit que nous quitterions Manonviller avec les honneurs de la guerre.

«  Notre malheureux fort n'existait plus. Il restait tout juste deux mitrailleuses capables d'arroser le terrain. On a même pas pu lâcher les pigeons voyageurs, on a usé du téléphone, mais je suppose que les Allemands se sont emparés des lignes et qu'ils ont répondu à nos communications. On était comme des damnés dans un enfer. Les casemates, les murs, les gaines, le tourelles à éclipse et les autres tout cela s'écroulait. C'était à croire que la terre s'ouvrait à chaque explosion et qu'un volcan allait engloutir Manonviller. On doit éprouver de ces sensations là pendant le naufrage sur un navire qui saute et qui coule.

« Nous avons eu quatre morts. Pas davantage. Ils ont été tués près de la porte d'un pont-levis. Un des blessé a arraché de sa poitrine un éclat d'obus afin de nous suivre en Allemagne  comme prisonnier. Il y a aussi une centaine de camarades à moitié asphyxiés, mais le médecin (médecin-lieutenant Blusson) maire d'un village d'à côté (Bénaménil) les a sauvés par l'oxygène « (Anonyme).      

 

 

    La chute du fort suscita une émotion considérable notamment dans l'est de la France où de nombreuses rumeurs fantaisistes et incontrôlables  furent émises au début de la guerre. De graves accusations furent par  ailleurs  injustement  portées contre la garnison et son commandant.  Celui-ci dû  attendre jusqu'au 15 mai 1920 pour être acquitté par le Conseil de Guerre  du XX° Corps  siégeant à NANCY ; alors que  la commission chargée d'enquêter  sur les raisons de la capitulation  avait conclu, en septembre 1914,  qu'elle était la conséquence des destructions occasionnées par les pilonnages.

 

    Malgré la reconnaissance du bien fondé des décisions prises par le Chef de Bataillon Rocolle, Gouverneur du fort, le discrédit persista longtemps  sur l'honneur de la garnison. au sujet  de laquelle il a notamment été écrit  après guerre

     "Le fort de Manonviller, construit près d'Avricourt pour protéger la route de Lunéville et la vallée de la Vezouze, capitula le 27 août. Sa garnison comptait un millier d'hommes.

      Les Allemands, de leur aveu, s'en étaient procuré tous les plans jusque dans le moindre détail.

      Sur une plateforme bétonnée, construite d'avance près de la gare d'Avricourt, ils avaient établi un mortier de 420. Le bombardement, qui commença le 25 au soir, eut tout de suite raison des assiégés. "" Emile Hinzelin - Histoire illustrée de la Guerre du Droit -

 

   Depuis Août 1964, un monument élévé à proximité du fort rend un juste mais tardif hommage à la mémoire des :

 

     *  Vilette, Bétaille, Feltz, morts au Champ d'Honneur en Août 1914

     *   Wertroutz, Snerder, Forat, Beaumont, Fenal, blessés au fort,

     *  Maurice Guidet, blessé en partant en captivité,

     *  Loiseau, Pierre et tous les autres morts en captivité

 et de tous ceux  qui ont vaillamment tenu jusqu'au bout respectant ainsi à la lettre le Réglement sur le Service de Place indiquant :

 

    "Le Gouverneur d'une place ne doit pas perdre de vue qu'en prolongeant la résistance, ne fut-ce que de 24 heures, il peut assurer le salut du pays"".

 

   Or, en concentrant autour de lui le corps de siège de la VI° armée Allemande, et en gênant considérablement le mouvement des troupes , le fort de Manonviller avait indirectement contribué à l'issue heureuse de la Bataille de la Trouée de Charmes et rempli sa mission..

 

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